dimanche 17 juillet 2011

Avalanche de textes: prem's

Salut les maskass !

Rappel des faits: je rentre d'un stage d'écriture à l'AKDT et j'ai ramené quelques textes dans ma besace.

En voici le premier.

A sang à l’heure

Ca y est les moteurs démarrent, on roule. Sont nerveux ces gens, s’ils continuent comme ça leur sang va tourner. Moi je m’en fous, si l’avion se crashe, ce sera juste un peu gênant, j’ai beau être immortel, je n’ai pas trop envie de me cramer la peau.

C’est fou tout ce que je laisse derrière moi, mon appartement, mes voisins… et mon propriétaire. Rien en somme. Qu’il est naïf ce proprio, toujours à croire mes excuses, à ne pas remarquer ma vraie nature : « j’ai saigné du nez », « un ami s’est blessé », « ne vous en faites pas pour le tapis je le remplacerai ». Saigné du nez, pour justifier plus de 4 litres de sang ! Stupides humains, stupides brebis incapables de voir le loup qui rôde dans leur prairie.

Ah, on décolle, houla, il est bien pâle ce type ! Pour la peine, on croirait voir un de mes semblables, mais je suis le seul à bord, je le hume. C’est pas rien cet avion : garde-manger, fossoyeur de ma chaire morte,… *Snif, snif* du sang ! Du sang partout, ça sent bon, il faut tenir. Hmm, elle est à croquer cette hôtesse ! Allez, bouge, va t’isoler quelque part. Je ferai ça calmement, plus tard… Ou je me rabattrai sur le caniche dans la soute, ahah ! Comme au bon vieux temps.

Il est nul ce pilote ! C’est pas possible des secousses pareilles. S’il continue comme ça il va gâcher la viande. Ben voila, ça y est, l’hôtesse panique, c’est malin ! C’est pas vrai qu’il va s’écraser cet avion, j’ai autre chose à faire. Ma douce et tendre hôtesse va finir en steak grillé… Dégeulasse ! Il a pas l’air bien ce vieux, l’hôtesse s’occupe de lui, veinard !

Ca se gâte, il est Parkinson ce pilote ou quoi ? Oh ! Ma belle hôtesse s’est cogné la tête, elle saigne, il faut tenir. Je pourrais en boire juste un peu, faire semblant de trébucher dans la cohue… Juste quelques gouttes, un petit apéro. Non ! Tenir, je dois tenir. Pas facile. Je veux bien ne pas les brusquer ces petites créatures fragiles, mais là, c’est de la provocation !... De pire en pire, et cette bouffe qui court partout en gesticulant. J’aurais dû manger à l’aéroport.

Ah enfin, ça se calme. Pas de barbecue ce soir, tant mieux. Mais qu’est-ce qu’elle a cette vieille ? Je comprends rien à ce qu’elle me dit, son bichon ? Qu’est-ce que j’en sais moi si son bichon va bien ? Ah ben, si, je sais en fait ! Vu l’odeur qui monte de la soute, je crois qu’il a fini en omelette. Les gens se rassoient, chouette, j’ai une chance de ne pas finir aux infos : « une bête sauvage dévaste un avion : 560 morts ».

Ah, l’avion s’incline, on descend. Séville, enfin ! Elle me manquait cette ville, j’aurais dû y revenir plus tôt. Oh ? Ici aussi il y a des voitures maintenant ? Logique en fait, mais ça fait un choc. Le monde a bien changé en 86 ans. Et mon créateur ? Où se trouve-t-il, lui ? Est-ce qu’il a mes réponses ? 86 ans, c’est court, il doit toujours se terrer dans les égouts, en rat puant qu’il est.

Débarquement, je laisse l’hôtesse à son avion, dommage. Ils ont l’air soulagés ces petits êtres de sang, alors, lequel va me servir de souper ? La vieille, là ? Avec le temps, toute sa famille doit être morte, elle va sûrement rentrer seule. Où ce type, là ? Non, il a pas l’air très malin, j’ai pas envie de viande de bœuf aujourd’hui. Va pour la vieille. Tiens, elle pleure ? Eurk, mais pourquoi elle transporte de la viande froide dans une cage ?!



Voila, j'espère que ça vous a plu. D'autres textes dans les prochains jours ;)
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